jeudi 2 février 2012

LA CHORÉGRAPHIE DANS [NOTRE DAME DE PARIS] EXTRA - LE CONCEPT « QUASIMODA »


La danse élabore le concept « QUASIMODA » autour de la question « Si ESMERALDA était laide et handicapée ? ».
Entreprendre un tel travail suppose une mise à distance avec le sens premier que l’on attribue à ce personnage magnifique et quasi parfait.
Un travail autour des images clichés a permis l’entrée dans cette recherche.
Qu’en est-il de l’espace ? Frontalité, répétition, plan orthogonal, absence de niveaux, apnée, suspension, saturation…

Les postures utilisées dans la chorégraphie sont des caricatures de l’original jusqu’aux grimaces outrageuses qui font apparaître « QUASIMODA ». Quand ces postures prennent vie elles rentrent en mode de transformation, le geste devient plus intérieur. Il y a choc et décalage entre ce qui se passe ‘dedans et dehors’. L’opposition et le contraste est une mise en jeu principale. La question du poids face à la suspension est focalisée à cet endroit de la danse.

La danseuse se moque d’elle-même, elle passe de style en style, elle se joue des ‘déboulés et menées’ classiques passant par les ‘frappés’ du flamenco, utilisant la pantomime, référence faite à la Ballerine de Petrouchka, poupée de bois sans vrai visage… pour s’apercevoir que ce n’est pas elle qui joue mais ‘les danses’ qui ont finies par abuser sa confiance. La danseuse finie par se retrouver à terre, ‘cassée’, et va poursuivre ce travail aux 2 visages entre ‘le haut et le bas’.
La suite de la danse va trouver les moyens pour poursuivre malgré l’espace qui se réduit dans sa verticalité. Seule, au niveau du sol, la danseuse déambule, ses mouvements s’amplifient jusqu’à trouver la « mi-hauteur » et encore davantage pour retrouver le « debout ».
Le son de la voix prend le relais, les respirations rythment les gestes saccadés, répétitifs et en boucle comme une danse qui « lâche » ce qu’elle a trop « contenu » pour redevenir un vrai  « jeu ».

Le parti pris de la danse est qu’elle prend la parole.
Le travail du texte trouve son intérêt dans son rapport au corps.
Quand la danseuse parle, le mot est prolongé par le mouvement et vice versa, le mouvement permet la résonance des mots.
« Le texte de Siril est comme une musique, une partition contemporaine avec ses montées, ses suspensions, ses ruptures, ses silences… »
Sosana Marcelino

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